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Rony Brauman : « Face à Israël, l’invasion, la dépossession, l’annexion des territoires palestiniens ne conduisent pas à des sanctions »

Si le combat des Ukrainiens bénéficie d’un large soutien international, celui offert aux Palestiniens luttant contre l’occupation est bien chiche, du moins sur le plan diplomatique, quand il n’est pas criminalisé, dénonce l’ex-président de Médecins sans frontières dans une tribune au « Monde ».

Publié le 31 mai 2022 à 00h52, modifié le 31 mai 2022 à 20h04 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie et la guerre qui s’en est suivie occupent le devant de la scène internationale, reléguant en coulisse la quasi-totalité du monde non européen. Un observateur naïf pourrait se réjouir, au vu de la vigueur des réactions occidentales à cette agression, que progresse le droit international, et donc le respect de la souveraineté dans ce qu’elle a d’inattaquable, à savoir l’intégrité territoriale qu’est censée protéger la Charte des Nations unies.

La Cour pénale internationale (CPI) a d’ailleurs dépêché, avec une inhabituelle célérité, une équipe de 42 enquêteurs afin de collecter les éléments de preuves de crimes de guerre. Qu’il déplace quelque peu son regard vers le Moyen-Orient, et notre observateur sera vite déçu, voire choqué. Ce qui vaut, à juste titre, réprobation, disgrâce et contre-attaques multiples dans le cas de la Russie n’attire, au mieux, que molles protestations de forme dans le cas d’Israël.

Ici, l’invasion, la dépossession, l’annexion ne conduisent pas à des sanctions. L’occupation militaire, la colonisation de territoires occupés, crime de guerre au quotidien et au ralenti, n’a fait l’objet que de timides démarches de la part de la CPI. Ici, les mots qui fâchent sont évités par les gouvernements occidentaux au profit de formulations usées jusqu’à en devenir anachroniques : face aux exactions de l’armée israélienne et des colons qu’elle protège, on fait mine de s’inquiéter de la mise en danger d’un « processus de paix » mort et enterré depuis plus de vingt ans, on ânonne son souhait d’une « solution à deux Etats », invocation rituelle desséchée, et l’on passe à autre chose.

Citoyens de second rang

Relevons cependant que le mot « apartheid » a fait, ces dernières années, son apparition dans le vocabulaire diplomatique occidental. Non comme une qualification applicable, mais comme un risque en cas de poursuite de la colonisation. Comme pour répondre à ces mises en garde, le gouvernement israélien a fait voter [en juillet 2018] la loi sur « l’Etat-nation d’Israël », qui crée des citoyens de second rang et dispose que « l’Etat considère le développement d’implantations juives comme une valeur nationale et fera en sorte de l’encourager et de le promouvoir ». Ce que le gouvernement Netanyahou a fait voter, officialisant une situation de fait datant des années 1970, le gouvernement Bennett le met en œuvre sans faillir. Rappelons cette phrase, prononcée par l’actuel premier ministre d’Israël [en 2013], au détour d’une interview : « J’ai tué beaucoup d’Arabes dans ma vie, ça ne pose aucun problème. » Ou encore, ailleurs [en 2012] : « Je ferai toujours tout ce qui est en mon pouvoir pour faire obstacle à un Etat palestinien sur la terre d’Israël. » On ne saurait être plus clair.

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